mon portable vibre. il fait un de ces bordels j'ai juré, j'crois que même les voisins l'ont entendu. le bruit s'arrête. cinq secondes après, il recommence à vibrer. c'est dans ces moments-là que j'ai envie de l'envoyer balancer dans le mur. mais en fait non, j'ai surtout pas la force de le faire. j'suis dans mon lit, sous la couverture, et j'veux plus bouger. en fait, il faisait genre trente degrés, je transpirais comme une vache sous la couverture, mais j'voulais pas la retirer sinon, bah j'dors pas. c'est bizarre, mais j'ai toujours besoin d'avoir quelque chose sur moi pour dormir. il re-vibre. putain, c'est qui qui me fait chier à cette heure-là ? la personne, elle a pas d'vie pour m'harceler comme ça. déjà, il est quelle heure ? j'ouvrais légèrement un oeil, pour ne pas le troubler de voir de la lumière avec être resté dix heures dans le noir. j'crois que mes yeux avaient peur du noir, c'est pour ça qu'ils aiment dormir en fait. parce que quand j'dors, c'est tout noir. d'un geste brusque, je prenais mon téléphone qui était posé sur la table de nuit et le déverrouillais. sept appels manqués. quand je vous dis que c'est de l'harcèlement, c'est pas possible là. j'peux plus dormir tranquille. qui c'est encore ? alors, un appel manqué de penny, deux appels manqués de kyllian et quatre de sidjay. oh la la. il est quelle heure,  là ? dix-sept heures ?! mon dieu, j'dors trop c'est pas possible. 'fin c'est normal vu que je me couche genre vers sept heures. c'est ça faire la fête. pourquoi elle m'harcèle sidjay ? soit elle veut me parler de ses problèmes de grossesse, soit de james, jamie ou j'sais pas quoi, ou alors je sais pas. ou peut-être que... oh merde. je lui avais donné rendez-vous à la plage à quinze heures. oh mon dieu, ce boulet que je suis. mais bon, elle me connaissait, elle savait que j'étais toujours en retard. la pauvre, elle attend au soleil, elle va brûler, elle va fondre et le bébé aussi, je suis un meurtrier. bon, j'ferais mieux de me bouger si j'veux pas qu'elle me tape de l'avoir fait attendre deux heures. deux heures et plus vu que je dois me coiffer, m'habiller, manger (bah quoi, j'vais pas me priver de déjeuner, j'suis déjà en retard, une heure de plus ou de moins ça change rien), et le temps du trajet. je sortais en quatrième vitesse de mon lit, manquant de glisser. bah ouais, les chaussettes ça fait glisser, surtout sur le carrelage. et j'vous jure que si j'étais tombé et que j'avais dû aller à l'hosto, sidjay aurait eu ma mort sur sa conscience. non je déconne. pas ma mort, parce que je crois pas qu'on peut mourir en se cassant la gueule sur le carrelage. 'fin j'm'en fous un peu, j'suis pas médecin, et t'façon c'est pas le sujet. et puis, direction la salle de bains pour une douche longue, tiède et... rafraîchissante. la nuit a été chaude, donc j'ai fait évacuer la transpiration sous l'eau. trop frais. après genre trente minutes de préparation acharnée pour être présentable au plus haut point, je partais en direction de la plage. il faisait tellement chaud, ouais on est en été, c'est normal, et y'avait foule de monde, c'était horrible. pas que j'étais agoraphobe, mais j'sais pas, ça me plaisait pas quand y'avait trop de gens. j'étais même pas certain de trouver sidjay dans cette foule. imaginez j'me perds là. oh lala, je lui en voudrais à mort. enfin, à croire, tout ce que je dis c'est sidjay la fautive en fait. la pauvre. non mais je rigole en fait, elle y est pour rien et j'l'adore quoi. c'est ma meilleure amie et tout donc voilà. 'fin bref. parfois j'suis trop en mode bisounours et j'm'attarde à raconter ma vie. j'étais posté en plein sur le sable. le sable me brûlait les pieds, c'était désagréable. j'avais ma main au niveau de mes sourcils pour cacher le soleil et mieux trouver sidjay, et puis je voyais une brune, qui agitait la main au loin, dans une robe qui dessinait les courbes de son ventre. je m'approchais doucement en souriant et en la prenant dans mes bras, en faisant garde à ne pas écraser son ventre. j'm'y connaissais pas en grossesse, et j'pensais pas que je pouvais tuer un bébé en l'écrasant, mais j'préfère prendre des précautions. "siiiiiiiiiiiid de l'âge de glace ! ça va, t'es pas trop dépaysée ? bah ouais, le soleil, ça change de l'âge de glace, hein." ok, j'avoue, ma blague était pourrie. applaudissez-moi s'il vous plaît, j'veux pas m'sentir seul. en fait, je voulais faire une blague parce que je savais que sinon sidjay allait m'étriper et me faire gerber mes boyaux pour l'avoir fait attendre. "pardon du retard, j'me suis levé en retard." dis-je en rigolant. "ça va, toi, sinon ? et le bébé ?"